Formation d'ingénieur... vers une nouvelle voie ?

Formation d'ingénieur... vers une nouvelle voie ?

 

Ecoles d’ingénieurs ou filières à prépas intégrées : en France, la sélection est sévère. Et les cursus, souvent critiqués. Où en est-on aujourd’hui ? Le point sur des formations qui, tout en continuant de faire leurs preuves, ne font pourtant pas l’unanimité.

 

Ingénieurs français : durement sélectionnés, mais toujours réputés

Un rapport publié en octobre 2010 par l’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES) pèse points forts et inconvénients des formations « à la française » au métier d’ingénieur.

Le système de nos écoles d'ingénieurs (en 5 ou 3 ans, après classe préparatoire et concours), très sélectif et faisant la part belle aux classements en tous genres, a « l’avantage d'attirer vers la formation d'ingénieur des étudiants d'excellent niveau […]. On lui attribue également les vertus d'une formation par le stress dans les années de classe préparatoire. Il apparaît donc à ce titre particulièrement adapté à la formation de certaines catégories d'ingénieurs de haut niveau ».

 

« Formation universitaire au métier d’ingénieur »

C’est l’intitulé du fameux rapport… et peut-être une nouvelle voie à explorer en France.

Le texte indique, certes, que « beaucoup de pays auraient intérêt à monter des filières sur le modèle de l’ingénieur à la française ». Mais il insiste également sur le fait que ces filières et écoles d'ingénieurs à classe préparatoire intégrée « ne couvrent pas tous les besoins d’un marché en ingénieurs très multiforme ».

Ce faisant, et constatant que l’université française ne propose, à l’heure actuelle, aucune formation en ingénierie visible et bien encadrée mais une offre pour le moins dispersée de « micro-spécialités » (informatique, chimie, btp, ...), il envisage une nouvelle voie : la mise en place d’un référentiel pour la formation universitaire au métier d'ingénieur, afin de labelliser des "masters en ingénierie".

Cela permettrait également de proposer une alternative à la sélection par les mathématiques, qui opère toujours à l’entrée de nos écoles d’ingénieurs.

 

Écoles d’ingénieurs et universités : compétition ou complémentarité ?

Levée de boucliers parmi les grandes écoles d’ingénieurs à la publication dudit rapport : tout en soulignant l’existence, à l’université, de très bonnes formations d’ingénieurs, elles rappellent que l’AERES n’est nullement habilitée à proposer des réformes !

Le pavé a tout de même été jeté dans la mare. Saura-t-il, sans éclabousser nos écoles ni les ingénieurs de haut niveau qui en sortent chaque année, les associer à une ouverture plus large des formations à l’ingénierie ? Affaire à suivre !

 

 

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