L’apprentissage en école d’ingénieurs a le vent en poupe

CDEFI -Conférence des Directeurs des Écoles Françaises d'Ingénieurs

 

L’apprentissage en école d’ingénieurs a le vent en poupe

 

Au 31 décembre 2017, 166 304 jeunes ont suivi une formation dans le supérieur par la voie de l’apprentissage et ces effectifs subissent une croissance annuelle accélérée : une hausse de + 9,1 % est ainsi enregistrée en 2017, pour une progression de + 5,9 % en 2016 et + 3,8 % en 2015.

Cette voie d’accès au diplôme représente maintenant près de 15 % de l’ensemble des ingénieurs diplômés, avec 136 écoles d’ingénieurs accréditées à délivrer un ou plusieurs diplômes par la voie de l’apprentissage, plus de 280 formations d’ingénieurs proposées par apprentissage et près de 260 titres d’ingénieurs diplômés accessibles par ce dispositif recensés en 2017.

La formation en trois ans reste la référence en apprentissage. Néanmoins, la CTI a lancé3 en 2017 une expérimentation permettant dès la rentrée 2018 une admission sous statut d’apprenti en début de deuxième année de cycle ingénieur (semestre 7 post-bac) pour des apprenants ayant validé au moins une licence ou une première année de formation d’ingénieurs sous statut d’étudiant, et sous réserve du respect d’une limite stricte d’effectifs et d’un accompagnement adéquat par l’école.

Plébiscité par les élèves-ingénieurs, le dispositif de formation par apprentissage présente en effet de sérieux atouts pour ses candidats : la possibilité d’obtenir un revenu et d’être exonéré des frais de scolarité, l’acquisition d’une solide expérience professionnelle en immersion dans le monde du travail, un encadrement par un contrat de travail et des conditions d’emploi très favorables. Sur le plan des rémunérations par exemple, les jeunes ingénieurs issus de l’apprentissage bénéficient ainsi d’un salaire médian égal à leurs homologues issus de la voie scolaire. Les formations d’ingénieurs par apprentissage possèdent en effet la spécificité d’avoir été très peu impactées par la crise, avec un taux de chômage qui a évolué de 2 à 3 % seulement – contrairement à l’ensemble des formations du supérieur.

Par ailleurs, les formations d’ingénieurs construites conjointement avec les entreprises participent au développement territorial, ainsi qu’à la compétitivité de la France. La voie de l’apprentissage renforce ainsi l’ancrage de ces futurs professionnels dans les entreprises locales, le maillage des écoles d’ingénieurs bénéficiant par ce biais à l’ensemble des régions sur le territoire.

Évolution des effectifs d’apprentis préparant un diplôme d’ingénieur depuis 2006

Au 31 décembre 2017, 22 544 apprentis préparaient un diplôme d’une école d’ingénieurs (Figure 1). Il s’agit d’une progression du nombre d’élèves-ingénieurs apprentis de près de 8 % comparativement à l’année 2016, au cours de laquelle 20 901 apprentis étaient recensés en formation d’ingénieurs.

Pour autant, cette augmentation est plus faible que la hausse de 9,1 % enregistrée sur la même période pour l’ensemble des apprentis en formation supérieure. Cette augmentation des recrutements en apprentissage dans le supérieur est fortement liée à l’ouverture de l’apprentissage jusqu’à 30 ans par expérimentation, rendue possible par la loi du 8 août 2016 et menée dans neuf régions françaises. Les entrées d’apprentis de 26 à 30 ans ont ainsi été multipliées par trois, avec 6 221 entrées enregistrées depuis janvier 2017. 53 % de ces apprenants préparaient un diplôme d’enseignement supérieur.

Sur une échelle de temps plus large, le nombre d’apprentis préparant un diplôme d’ingénieur a augmenté de 42 % en cinq ans et a été multiplié par 2,5 en 10 ans.

Les formations d’ingénieurs accueillent ainsi 41 % des apprentis inscrits dans des formations de niveau I, qui préparent à un diplôme de niveau égal ou supérieur à bac +5. Les masters accueillent 32 % des 54 364 apprentis inscrits dans des formations de niveau I.

Les apprentis-ingénieurs représentent 13,6 % de l’effectif total d’apprentis dans l’ensemble des formations du supérieur fin 2017 (BTS, DUT, licence, master et autres), contre 13,7 % de cette même population en 2016, 13,6 % en 2015 et 13,4 % en 2014.

L’apprentissage est la voie choisie par 15,5 % des apprenants en formation d’ingénieurs sous formation initiale recensés en 2017-2018. Cette proportion a très exactement doublé depuis 2006, où ce dispositif concernait 7,8 % de la population d’élèves-ingénieurs, preuve de l’engouement des jeunes pour ce dispositif, qui se prête bien à la formation d’ingénieurs par l’alliance de cours théoriques et de mise en pratique en entreprise.

Force est de constater néanmoins que la féminisation des effectifs dans les écoles d’ingénieurs reste plus lente dans les formations par apprentissage, notamment lorsqu’elles sont orientées vers le domaine de la production, que dans les formations sous statut d’étudiant. Ce constat est partagé pour l’ensemble des formations, d’enseignement supérieur ou du secondaire.

 

Figure 1 - Effectifs d’apprentis ingénieurs et évolution du poids de ces effectifs par rapport à l’ensemble des apprenants en formation d’ingénieurs entre 2006 à 2017 (France métropolitaine et DOM) Source : MEN-MESRI-DEPP/ Système d'information sur la formation des apprentis (SIFA)

 

Au 31 décembre 2017, on recense ainsi 18 % de femmes dans l’effectif d’apprentis préparant un diplôme d’ingénieur (contre 38,2 % dans des formations de niveau I) alors qu’il est de 28,2 % pour l’ensemble des formations d’ingénieurs pour la même période et de 28,6 % pour la population d’élèves-ingénieurs en formation initiale sous statut d’étudiant. Un an plus tôt, le taux de féminisation était de 17,9 % pour les apprentis préparant un diplôme d’ingénieur.

Évolution des effectifs de nouveaux entrants en formation d’ingénieurs par la voie de l’apprentissage depuis 2006

 On recense 8 663 nouveaux apprentis inscrits en 2017-2018 préparant un diplôme d’ingénieur. Ils étaient 8 104 un an auparavant, soit une croissance annuelle du nombre de nouveaux entrants de + 6,9 %, proche de celle mesurée pour les nouveaux entrants en apprentissage dans des formations de niveau I (+ 6,1 %) mais inférieure à la croissance annuelle de l’ensemble des nouveaux entrants en apprentissage dans le supérieur (+ 10,3 %).

Les entrées en apprentissage sont les apprentis inscrits dans une première année d’apprentissage soit pour la totalité d’un cursus en apprentissage ou seulement une partie (par exemple, la dernière année du cycle ingénieur).

Le nombre de primo-entrants en formation par apprentissage en écoles d’ingénieurs a ainsi augmenté de 29 % en 5 ans et de 136 % en 10 ans. À titre de comparaison, on mesurait respectivement une hausse de 42 % en 5 ans et de 150 % en 10 ans du nombre de nouveaux inscrits en formation d’ingénieurs par apprentissage en 2016

 

Figure 2 - Évolution des effectifs de nouveaux entrants en apprentissage en vue de préparer un diplôme d’ingénieur1 depuis 2006 (France métropolitaine et DOM) Source : MEN-MESRI-DEPP/ Système d'information sur la formation des apprentis (SIFA)

 

Ces apprentis peuvent provenir de la voie scolaire, d’une autre formation en apprentissage (succession de deux formations en apprentissage) ou d’une autre situation (emploi, chômage, stage, etc.).

Parmi les apprentis ingénieurs en première année de cycle ingénieur en 2016-2017, 28 % sont titulaires d’un DUT obtenu dans le cadre d’une formation hors apprentissage (31,9 % en 2015-2016) et 10,5 % possèdent un BTS délivré sous statut d’étudiant (10,8 % en 2015-2016). Les nouveaux apprentis avec un autre diplôme du supérieur en poche obtenu sous statut d’étudiant représentent 22,9 % (22,4 % en 2015-2016) des primo-entrants en écoles d’ingénieurs par la voie de l’apprentissage. L’origine des nouveaux entrants en formation d’ingénieurs par apprentissage est autre ou inconnue pour 12,9 % d’entre eux, contre 9,1 % l’année précédente, ce qui induit un biais pour la comparaison d’une année à l’autre.

En 2016, on recense donc 61,4 % des nouveaux apprentis en écoles d’ingénieurs issus de la voie scolaire classique et plus d’un quart des jeunes (25, 8 %) qui proviennent d’une précédente formation en apprentissage. On remarque que la proportion d’étudiants issus d’une formation sous statut d’étudiant diminue, puisque ces derniers représentaient 78,5 % des nouveaux entrants pour une formation d’ingénieurs en apprentissage en 2006.

 

Figure 3 - Répartition des nouveaux entrants en apprentissage1 préparant un diplôme d’ingénieur par origine scolaire en 2016-2017 (France métropolitaine et DOM) Source : MEN-MESRI-DEPP/ Système d'information sur la formation des apprentis (SIFA)

 

Évolution du nombre de diplômes d’ingénieur délivrés par la voie de l’apprentissage depuis 2006

À la session 2016, 4 663 diplômes d’ingénieur ont été délivrés par la voie de l’apprentissage (Figure 4), ce qui correspond à 14 % de l’ensemble des diplômes d’ingénieur délivrés cette même année. Il s’agit d’une progression en nombre de 3,8 % comparativement à la session 2015, où 4 494 diplômes d’ingénieur étaient délivrés dans le cadre d’un dispositif de formation par apprentissage. Ce taux d’évolution, bien que positif, est le plus bas observé depuis la session 2010. Le nombre de diplômes d’ingénieur délivrés par la voie de l’apprentissage a néanmoins augmenté de 55 % en cinq ans et de 242 % depuis 2006, où 1 363 diplômes d’ingénieur étaient recensés.

Il est intéressant de noter que le secteur d’enseignement privé a délivré près d’un diplôme d’ingénieur par apprentissage sur deux, avec 47 % des diplômes délivrés par la voie de l’apprentissage lors de la session 2016. En 2006, les écoles privées représentaient 39 % des ingénieurs diplômés issus de l’apprentissage.

 

Figure 4 - Nombre de diplômes d’ingénieur délivrés par apprentissage de 2006 à 2016 et évolution annuelle (France métropolitaine et DOM) Source : MESRI-SIES / Système d'information SISE

 

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