Tribune de Jérôme Lebrun directeur de l'ESITC Caen

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 Tribune de Jérôme Lebrun directeur de l'ESITC Caen

 

Jérôme Lebrun -  Directeur de l'ESITC Caen

Nous devons plus que jamais former des diplômés adaptés aux besoins présents des entreprises, mais aussi prêts à répondre aux mutations du monde du travail.

Une tribune de Jérôme Lebrun -  Directeur de l'ESITC Caen - novembre 2017 

Décrocher un diplôme ne saurait être une fin en soi. Une solide formation reste néanmoins le meilleur des passeports vers l'emploi. L'enquête insertion 2017 menée par la Conférence des Grandes Écoles nous apprend ainsi que 86,8 % des jeunes ingénieurs sont en poste six mois après l'obtention de leur diplôme, dont 78,8 % en CDI. Si l'employabilité constitue un point fort des écoles d'ingénieurs, nous avons dû apprendre à intégrer cette exigence dans nos cursus. En plus de former des têtes bien faites, il nous faut préparer nos élèves à relever les défis d'une économie et d'une société soumises à des mutations technologiques d'une ampleur inédite.

Les écoles d'ingénieurs doivent donc plus que jamais anticiper et ajuster leurs contenus académiques à un nouveau Monde où le numérique change la donne pour les industriels.

Le secteur du bâtiment et des travaux publics n'échappe pas à cette révolution. Historiquement peu perméable aux bouleversements technologiques, et habitué à avancer à pas mesurés, le BTP est confronté à l'irruption des outils numériques et aux défis posés par le réchauffement climatique, la pollution et l'emballement démographique. Pour les écoles d'ingénieurs, la situation impose une double réponse. Quantitative tout d'abord. L'ESITC Caen a ainsi récemment doublé ses capacités d'accueil afin de répondre aux impératifs de recrutement du secteur du BTP (5000 postes de conducteurs de travaux par an d'ici 2020 pour répondre aux besoins de cadres sur de nouveaux projets toujours plus complexes). Une réponse qualitative ensuite pour prendre en compte les évolutions technologiques des métiers de la construction. Ce qui passe par une place accrue accordée à la recherche, une formation pointue aux outils numériques (formation à l'approche LEAN et à l'utilisation de la maquette numérique) et aux techniques de construction innovantes tournées vers le développement de bâtiments plus économes en énergie et plus intelligents.

Nous sommes invités par ailleurs à intégrer d'autres tendances qui impacteront la vie de nos diplômés. Des changements de postes et d'entreprises plus fréquents que naguère, la nécessité parfois de se créer ses propres opportunités, une mondialisation du marché de l'emploi dans de nombreux secteurs de l'économie, la nécessité de mettre à jour en permanence ses connaissances techniques pour « rester à la page » sur des secteurs qui avancent à mille à l'heure. Nos jeunes ingénieurs doivent apprendre à penser juste, vite et à faire preuve d'adaptabilité.

Concurrence oblige, les entreprises ont plus que jamais besoin d'embaucher des salariés immédiatement opérationnels. À cette fin, les grandes écoles privilégient l'expérience concrète et l'immersion en entreprises au travers de projets en situation réelle, de stages fréquents ou du développement de filières en alternance. Ces dernières permettent aux futurs employeurs de préparer leurs prospects à la philosophie de l'entreprise et aux spécificités de leurs marchés. L'agilité consiste également à s'intégrer rapidement dans des équipes de toutes tailles et formées de collaborateurs venant de pays et de cultures différents. L'ESITC Caen et les grandes écoles portent ainsi une attention particulière aux échanges internationaux et à l'enseignement des langues étrangères. Le BTP n'a pas de frontières et si les acteurs français comptent parmi les leaders mondiaux du secteur, les projets envoient très souvent les cadres à l'étranger.

Cette perpétuelle réinvention de ses savoirs demande un vrai attachement à son métier et une profonde motivation. Nos diplômés ne sont pas seulement issus des classes préparatoires. La majorité d'entre eux est recrutée post-bac ou vient de filières techniques. Et pour que l'origine sociale ne soit pas un frein, nous avons développé une ambitieuse politique sociale, qui voit un élève sur trois bénéficier d'une aide financière. Enfin, nous travaillons à nous rapprocher de la parité homme femme en sensibilisant les aspirantes ingénieures à l'attractivité du secteur du bâtiment.

Enfin, puisque la structuration du monde de l'emploi change et que le salariat ne constitue plus le Saint Graal pour les nouvelles générations (six jeunes sur dix souhaitent créer leur propre entreprise selon une étude menée par OpinionWay pour l'Union des autoentrepreneurs), les futurs ingénieurs sont sensibilisés à l'entrepreneuriat tout au long de leur cursus. Nombre d'entre eux seront sans doute amenés à créer ou à diriger une entreprise au cours de leur carrière. Il leur faut pour cela acquérir des compétences en management et se préparer à la recherche de financements. L'ESITC Caen propose une option « création, reprise d'entreprise » en dernière année, en double diplôme avec l'École de Mangement de Normandie (EMN). La soif d'entreprendre qui anime les nouvelles générations d'étudiants nous a conduits à des synergies plus poussées entre nos deux établissements, et à créer un diplôme hybride d'ingénieur-manager.

 

 Le métier d'ingénieur(e) évolue, les attentes des entreprises et les aspirations des étudiants aussi.

Nos formations doivent en tenir compte et se réinventer sans cesse avec pour objectif une meilleure employabilité.

 

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