Horlogerie de luxe : des carrières dans l’air du temps ?
La position frontalière avec la Suisse, berceau de l’industrie horlogère réputée pour ses produits haut de gamme, favorise certainement la naissance des vocations pour ce secteur, chez les ingénieurs que « fabrique » l’UTBM. Si beaucoup confient y être tombés par hasard, ceux que l’on a l’occasion de croiser avouent avoir été mordus. Au point qu’ils n’envisagent pas, pour l’instant, de quitter ce « fabuleux monde » de l’horlogerie…
Gaël Guerlesquin, Diplômé 2008 en génie mécanique et conception, filière ergonomie, design et ingénierie numérique
« J’ai mené une thèse au sein du laboratoire SeT (Systèmes et transports), et commencé à travailler en janvier 2012 au sein de la sociétéGo Concept, spécialisée dans le conseil en développement stratégique et en innovation technologique. J’interviens chez un client pour qui j’ai mené plusieurs projets de R&D depuis plus de 2 ans maintenant : veille technologique, développement de nouveaux matériaux et intégration dans les mouvements et les montres.
Au sein de ma société, j’ai aussi créé début 2013 une entité, Go Innovation, qui regroupe aujourd’hui une dizaine d’ingénieurs de toutes spécialités, qui développent le métier du consultant de demain. Cela se traduit par la recherche de nouvelles méthodes et nouveaux outils d’aide à la collaboration multidisciplinaire et l’articulation des métiers, selon une méthodologie mise au point durant ma thèse. En parallèle, je suis chercheur associé au SeT depuis mars 2014 pour lier ces travaux de recherche aux thématiques de l’équipe ERCOS de l’UTBM.
C’est par pur hasard que j’ai découvert le milieu de l’horlogerie. Je n’avais jamais eu l’occasion de m’y frotter auparavant, que ce soit via des stages ou des projets menés à l’UTBM. J’ai pu me rendre compte que la culture horlogère est la même que dans l’automobile : c’est la recherche de la performance mécanique qui prédomine. Beaucoup de mes collègues viennent d’ailleurs de l’automobile et sont des passionnés de mécanique.
Mais ce qui m’intéresse le plus dans l’horlogerie, c’est qu’ici, il n’y a pas (ou peu) de chaîne de montage automatisée, tout est fait dans le respect de la tradition horlogère. Même les plus grandes manufactures fonctionnent comme des sociétés familiales. Et c’est une industrie qui se porte bien et qui ouvre la porte à de nombreux projets passionnants.
Je n’avais jamais trop porté de montres mais maintenant je me surprends à penser »tiens, celle-là, je me la mettrais bien au poignet ». Et si aujourd’hui je n’en ai pas, c’est tout simplement parce que celles qui me plaisent ne sont pas encore accessibles ! »
Luxe : des diplômés à l’heure des marques prestigieuses
Audemars Piguet, Breguet, Cartier, Chopard, Donzé-Baume, Jaeger-LeCoultre, Rolex, Tag Heuer… La liste n’est pas exhaustive mais même ceux qui ne sont pas passionnés par l’horlogerie reconnaîtront ces marques prestigieuses qui accueillent dans leurs rangs des diplômés de l’UTBM, principalement issus des trois dernières promotions.
Actuellement, selon les résultats de l’enquête 2014, environ 2 % des diplômés s’insèrent dans le secteur du luxe qui rassemble, au delà des manufactures d’horlogerie, la joaillerie, la sellerie-maroquinerie et la haute couture. Y sont particulièrement représentés les diplômés IMSI (Ingénierie et management des systèmes industriels) puisque, depuis 2011, 13 % d’entre eux choisissent d’investir le secteur du luxe.