Écoles d’ingénieurs : pourquoi la formation humaine fait-elle la différence ?

ESIEA : École d'ingénieurs du monde numérique

 Écoles d’ingénieurs : pourquoi la formation humaine

fait-elle la différence ?

 

Les compétences techniques ne sont plus les seules indispensables à l’ingénieur : l’aptitude à évoluer parmi d’autres en bonne intelligence comme la capacité à sortir du cadre de son domaine de compétence, sont devenues essentielles. Comment ­­les écoles peuvent-elles y préparer les jeunes ingénieurs ?


La révolution numérique a fortement affecté les métiers de l’ingénieur aussi leur formation doit-elle le prendre en compte sous peine d’être incomplète. D’un environnement professionnel et technique relativement stable les ingénieurs sont passés à un écosystème complexe, en évolution permanente, dans lequel les compétences humaines, dites aussi soft skills ou compétences douces, sont devenues essentielles. Un futur ingénieur n’évolue plus seulement dans une culture professionnelle, mais aussi dans une culture entrepreneuriale qui réclame de lui de nouvelles capacités et aptitudes dont : savoir innover, créer, fédérer, transmettre, entreprendre...

Pour répondre à ce changement de paradigme majeur, quelques écoles ont ouvert la voie en accordant une place importante à la formation humaine : un enseignement qui n’a rien d’académique et vise à transmettre aux étudiants des outils indispensables qui leur serviront tout au long de leur parcours, personnel et professionnel.
 
 Qu’entend-on par formation humaine ?

En complément d’un enseignement scientifique très exigeant, on dispense aux étudiants des écoles d’ingénieurs des cours de langues, de communication, d’économie, de management, de droit, d’éthique de culture des civilisations, de psychologie des relations, etc.

Cependant, la présence de ces disciplines dans un cursus ne suffit pas et n’est nullement synonyme de « formation humaine ». Pour qu’il y ait formation humaine, encore faut-il que les enseignements issus de ces disciplines soient appliqués dans de véritables projets que devront réaliser les étudiants. Aujourd’hui, encore trop peu d’écoles le font.
Ces projets quels sont-ils ?

Ils mettent en jeu différents types de compétences (scientifiques, techniques, humaines) et soutiennent un apprentissage par l’expérience qui vise aussi à faire sortir les étudiants de leur « zone de confort », aller à la rencontre de ce qui ne leur ressemble pas, à rompre avec leurs habitudes et remettre en cause leurs certitudes.

L’étudiant apprend ainsi à se connaître en questionnant sa propre subjectivité : il apprend à l’enseignant à lui apprendre. Ces projets qui s’inscrivent dans la durée (un an, parfois plus), se veulent ambitieux et innovants, idéalistes et rationnels mais pas nécessairement techniques. La formation humaine est une « philosophie de l’action » qui permet à l’étudiant d’être acteur de son enseignement et de valoriser son expérience.

 Les compétences au défi de l’expérience

Les projets de formation humaine peuvent ainsi concerner tous les domaines de l’existence :

  • des échanges internationaux,
  • les arts et la culture,
  • les sciences et technologies,
  • la protection de l’environnement,
  • mais aussi les solidarités, c’est à dire, le domaine humanitaire, l’économie sociale et solidaire, l’évènementiel, la vie associative, etc.

En réalisant un projet qu’il a choisi au préalable et dont il conduit la réalisation, l’étudiant est amené à identifier ce qu’il doit apprendre, quelles compétences lui manquent, quelles qualités il possède (savoir formuler une problématique, se donner des objectifs pour la résoudre, définir un plan d’action, gérer son temps, s’auto-évaluer, etc.) et conjointement, quelles qualités lui font défaut dans certaines circonstances (capacité d’écoute, aptitude à anticiper les difficultés, à transmettre des informations, etc.). La formation humaine vise ainsi à l’acquisition de compétences transversales qu’il est d’usage de résumer ainsi : savoir faire, savoir être et savoir devenir.
Bien entendu, cet enseignement intègre les techniques d’expression orale et écrite, et des éléments de méthodologie : l’évaluation finale peut prendre, par exemple, la forme d’une présentation publique en anglais. Les objectifs de cet enseignement vont toutefois au-delà de savoir simplement s’exprimer à l’oral ou obtenir un résultat : les projets proposés pouvant être de monter une troupe de théâtre, organiser un festival de musique électronique, réduire la fracture numérique en proposant de s’investir dans une association locale, s’investir dans une action humanitaire à l’étranger, lutter contre le handicap à travers l’organisation d’une rencontre sportive, etc. Il s’agit d’aider l’étudiant à se construire et à construire son projet professionnel et personnel.

 Une autre vision du « projet »

Tout au long de leurs études, puis dans l’exercice de leur profession, les jeunes ingénieurs seront confrontés à ce terme de « projet ». La formation humaine contribue à en interroger le sens et la finalité à en mesurer la portée et l’efficacité et d’en défendre les valeurs et l’éthique. Un projet n’est pas uniquement du résultat. Depuis plus de vingt ans, la littérature du management appuie sur le terme projet, sans pourtant donner les clefs nécessaires à son bon usage, à savoir : le droit à l’erreur et la possibilité de valoriser cette expérience. Échouer dans un projet est une forme de réussite car c’est une expérience dont on apprendra beaucoup.
Les projets de formation humaine sont des projets collectifs (en petits groupes) suivis par un responsable qui n’est ni un chef de projet, ni un coach, mais un référent. Il s’agit donc d’un mentorat qui aide le futur ingénieur à se donner, lui-même des objectifs de progression, identifier ses points forts, ses capacités, ses faiblesses et ce qu’il aimerait améliorer. Ce suivi est une relation privilégiée car elle s’instaure dans le respect de la confidentialité. Il permet que chaque étudiant puisse prendre conscience de ses qualités personnelles afin d’utiliser au mieux ce potentiel dans la réalisation de son parcours académique et professionnel. Les projets de formation humaine, à l’instar des projets scientifiques et techniques viennent aussi renforcer les liens intra et intercommunautaires d’une école, leur importance est tout aussi stratégique.


 
 La formation humaine pour quoi faire?

À leur entrée en école, les étudiants comprennent aisément que les compétences techniques sont un prérequis nécessaire à tout ingénieur. Ce qu’ils mesurent moins c’est qu’elles ne suffisent pas. Ce qui fera la différence et assurera leur rapide insertion et progression professionnelle, c’est tout autant leur capacité à innover, analyser, exposer, synthétiser et résoudre des problèmes complexes avec des interlocuteurs variés, qui ne seront pas tous leurs semblables.
Beaucoup d’étudiants entament leurs études avec un bagage personnel qui comporte aussi son lot de préjugés et de réticences qu’il convient de bousculer. L’activité des projets de formation humaine invite le futur ingénieur à s’extraire de sa propre culture, rompre avec son milieu géographique et sociologique, explorer d’autres expériences et à se penser comme l’acteur d’une diversité sociale et culturelle ; Il devra notamment s’ouvrir à la mixité homme femme, qui est un défi majeur pour les établissements de formation comme pour les entreprises du secteur des nouvelles technologies.
Enfin, la formation humaine vise à libérer et canaliser la créativité des futurs ingénieurs mais aussi à leur apprendre à être à l’écoute des signaux qui traversent notre société. L’outil numérique vient s’ajouter aux outils des révolutions technologiques antérieures, il ne les remplace pas. L’ingénieur est avant tout une femme ou un homme qui porte un regard sur le monde, un monde en profonde mutation et dans lequel cohabitent plusieurs façons d’être, de penser et de se manifester.
Telle est la finalité de l’enseignement de formation humaine. Il n’a pas vocation à faire que les étudiants s’adaptent à l’entreprise, mais à leur faire gagner en autonomie et connaissance d’eux-mêmes, apprendre à exercer une responsabilité, trouver des réponses personnelles et collectives à des situations nouvelles et répondre aux problématiques du monde contemporain. C’est aussi, in fine, ce qui en fait des professionnels recherchés, avec lesquels il est agréable et constructif de travailler.
 

 

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